Vous savez, les rois et les reines, les princes et les princesses du Moyen-âge ça fait toujours rêver. Quand on était petits, on imaginait des châteaux, des trônes, des couronnes et des chevaliers : La belle au bois dormant et son prince charmant... Voilà de quoi rêver et voilà qui en a fait rêver plus d’une et plus d’un. On continue parfois d’appeler son bien-aimé ou sa bien-aimée, mon prince ou ma princesse et on dira à une petite fille qu’elle est habillée comme une princesse.   

Mais alors, quand l’Évangile nous présente Jésus, roi de l’univers, cloué sur une croix, on se dit : « Il y a quelque chose qui cloche dans ce royaume… ». Et c’est vrai : le Christ n’a rien d’un roi du Moyen-Âge, mais il porte au plus haut point l’image du Roi d’Israël.

Et c’est la première lecture qui nous dit qui es le roi d’Israël : un berger.  De nouveau, il nous faut quitter l’image d’Épinal du berger tout propre au milieu d’un troupeau docile et bien rassemblé.

Car le troupeau que nous sommes n’est pas rassemblé naturellement.  Nous avons besoin d’un berger : Jésus.  Il est venu pour rassembler ce qui était dispersé.  Et quand une brebis s’éloigne par volonté ou par hasard, il se met à sa recherche.  Comme il le dira dans une parabole : « je veux que ma maison soit pleine ».  Et c’est un psaume qui le dit : « Comme il est bon pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ». Déjà, il disait dans le premier livre du premier testament : il n’est pas bon que l’homme soit seul.  Nous qui sommes dans cette église et vous qui y êtes aussi par la télévision, nous avons été convoqués ici dans ce lieu de rassemblement.  Être chrétien, c’est laisser le Seigneur nous rassembler, troupeau très bigarré que nous sommes. Ce n’est pas rien de faire de nous un seul peuple ; sa chemise doit être bien mouillée.

Le psaume nous dit un deuxième rôle du Roi-Berger : nous conduire à Jérusalem. « Quelle joie quand on m’a dit : ‘Nous irons à la maison du Seigneur !’ ».  Jésus nous conduit au Père ; il est le Chemin, la Vérité et la Vie.  Le troupeau n’a pas à se soucier de la route, il doit juste ne pas quitter des yeux son berger.  Un prêtre, tout proche de la mort a eu cette belle phrase : « Je ne sais pas où je vais, mais je sais avec qui j’y vais ».  C’est le nom de notre Dieu ; il s’appelle Emmanuel, Dieu-avec-nous ; il est le premier de cordée ; il nous suffit de mettre nos pas dans ses pas, sans avoir à réfléchir, juste par imitation.  Ce vieux livre du Moyen-âge s’intitulait : l’imitation de Jésus Christ.  Et voilà que les moutons eux-mêmes peuvent devenir des bergers.  Et si les chrétiens osent dire qu’ils sont lumière du monde et sel de la terre, c’est tout sauf de l’orgueil, c’est simplement qu’ils sont illuminés et salés en quelque sorte par leur berger.

Avec Paul, nous sommes dans la haute théologie.  Nous sommes « dans le Royaume du Fils bien-aimé ».  Vous le savez bien, dans les étables, il était courant que berger et brebis dorment ensemble.  Ainsi le berger profitait de la chaleur du troupeau.  Dans notre Royaume, on ne fait pas chambre à part.  Il n’y a qu’une seule étable dans laquelle est né Jésus et que les bergers et leur troupeau sans doute, ont visité.  « Il est la tête du Corps, la tête de l’Église » et par ailleurs on nous dira qu’il est la porte de la bergerie et par là, des brebis que nous sommes.  Mais quelle tête et quelle porte…  La tête du Corps est couronnée d’épines et la porte de bois de la bergerie qui s’ouvre est devenue bois de la croix qui attache.  Il est couronné d’épines et accroché à la croix pour que nous soyons des hommes et des femmes libres.  Il nous dit qu’aujourd’hui, avec lui, nous sommes au paradis ; non pas celui du jour de notre mort, mais notre paradis déjà ici-bas, au milieu de nous.  Laisse-toi unifier par ton Roi, laisse-toi conduire au Père par le Fils, laisse-toi faire chambre nuptiale avec lui, et tu seras déjà dans le paradis.  Heureux les invités au festin nuptial de l’Agneau. 

Amen.

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