Écrit par Julia Itel – Publié le 19/08/2022
À travers ces multiples récits, l’Ancien Testament relate l’Alliance passée entre Dieu et le peuple juif et, plus largement, l’humanité entière.
La Bible hébraïque est appelée par les Juifs Tanakh, un acronyme construit à partir des trois sections (Torah, Neviim et Ketouvim) qui la composent. La traduction grecque du Tanakh est nommée Septante.
C'est seulement à partir du milieu du IIe siècle ap. J.-C. que les chrétiens l’appellent « Ancien Testament » pour désigner ce qui est antérieur au Christ, venu renouveler l’Alliance entre Dieu et les hommes.
Il est vrai que l’on utilise habituellement le terme « testament » dans un sens juridique, comme lorsqu’un proche décède et qu’il lègue ses biens par le biais d’un document officiel. Mais ici, « testament » est synonyme d’« alliance ». On doit cette interprétation à des choix de traduction faits au cours des siècles.
À partir du milieu du IIIe siècle avant J.-C., la communauté juive d’Égypte (de culture hellénistique) traduit le texte en grec. Les scribes décident de traduire le terme hébreu berît (« alliance ») par diathèkè (« testament ») qui a donc une connotation juridique et qui renvoie au contrat passé entre Dieu et les humains. Plus tard, l’interprétation paulinienne de ce terme – conçu comme l’alliance promise à Abraham – est conservée et diathèkè devient, en latin, testamentum.
Comment lire la Bible ? Réponse ici
La Torah, aussi nommée Pentateuque dans sa version grecque, comporte les cinq livres de la Genèse, de l’Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome.
La Torah est le texte central du judaïsme et donc le plus important de l’Ancien Testament. Le terme signifiant « instruction », « enseignement », « loi », la Torah représente ainsi l’enseignement que Dieu a transmis aux hommes à travers la figure de Moïse.
La Torah s’ouvre avec le livre de la Genèse qui établit d’abord le Dieu d’Israël comme créateur de l’univers (Gn 1-11). De nombreux récits sont inspirés des mythes mésopotamiens de la création du monde, comme le Déluge ou l’épopée de Gilgamesh. Puis, la Torah relate les origines du peuple d’Israël (Gn 12-Dt 34), dont les membres sont les descendants d’Abraham. Enfin, l’ouvrage se termine par la Loi de Moïse (Ex-Dt), définissant ainsi le cadre religieux et politique du peuple juif.
Cette partie est également divisée en trois sections :
- les premiers prophètes (Josué, Juges, 1-2 Samuel, 1-2 Rois) ;
- les prophètes majeurs, ou antérieurs (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel) ;
- et les prophètes mineurs, ou postérieurs (Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahoum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie).
Ces livres reviennent sur les grands événements de l’histoire du peuple juif et donnent des explications sur les raisons de la prise de leur terre par les armées babyloniennes. Ceci leur permet de rappeler les valeurs d’Israël, déjà présentes dans la Loi mosaïque, qui agit comme rempart contre les invasions (physiques et culturelles).
La dernière partie du Tanakh rassemble douze livres : les Psaumes, les Proverbes, le livre de Job, les Cinq Rouleaux (Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther), puis les livres de Daniel, d’Esdras et des Chroniques.
Pour Jean-Louis Ska, ces textes représentent globalement des méditations sur la Torah. Le livre des Psaumes, par exemple, est un livre de chants liturgiques pouvant être utilisé en toute occasion car chaque sentiment humain y est abordé.
La tradition a longtemps attribué la rédaction de la Torah à Moïse car, selon le récit, Dieu s’est révélé directement à celui-ci. Toutefois, l’exégèse a démontré que la Bible est le fruit du travail de plusieurs auteurs, tous anonymes, qui ont (ré)interprété les textes en fonction des préoccupations de leur époque. L’Ancien Testament est donc fait de plusieurs « couches rédactionnelles ».
Partez à la découverte de la Bible– Les sources
Mais surtout, c'est lorsqu’en 722 avant J.-C. Samarie, la capitale du royaume du Nord, est conquise par les Assyriens, qu’une partie du peuple hébreu est contraint à s’exiler en Mésopotamie. D’autres, parmi lesquels des scribes et personnes lettrées, trouvent refuge dans le royaume de Juda, plus au sud, et plus spécifiquement à Jérusalem. De là découlent plusieurs hypothèses : la première considère les exilés responsables de l’écriture de la Torah, car désireux de sauvegarder leur culture bien qu’intégrant certains récits mésopotamiens ; la deuxième attribue aux réfugiés du royaume de Juda la volonté d’unir différentes tribus par la rédaction d’un nouveau récit mythique, celui-ci leur permettant de retrouver de l’espoir et de la force contre l’adversité (et les multiples conquêtes que leur font subir les grands empires environnants).
Comprendre le "retour d’exil ou Jérusalem, ville neuve"
Qu’est-ce que l’Ancien Testament ?
L’Ancien Testament représente la première partie de la Bible, celle que l’on considère comme la Bible juive, ou hébraïque. C'est une collection de livres (« bible » vient du grec biblia qui signifie « livres ») qui rassemble les textes fondamentaux du peuple juif et qui peut, selon le jésuite Jean-Louis Ska, être comparé à une « bibliothèque nationale ».À travers ces multiples récits, l’Ancien Testament relate l’Alliance passée entre Dieu et le peuple juif et, plus largement, l’humanité entière.
Différentes appellations
La Bible hébraïque est appelée par les Juifs Tanakh, un acronyme construit à partir des trois sections (Torah, Neviim et Ketouvim) qui la composent. La traduction grecque du Tanakh est nommée Septante. C'est seulement à partir du milieu du IIe siècle ap. J.-C. que les chrétiens l’appellent « Ancien Testament » pour désigner ce qui est antérieur au Christ, venu renouveler l’Alliance entre Dieu et les hommes.
Origines du terme « Testament »
Il est vrai que l’on utilise habituellement le terme « testament » dans un sens juridique, comme lorsqu’un proche décède et qu’il lègue ses biens par le biais d’un document officiel. Mais ici, « testament » est synonyme d’« alliance ». On doit cette interprétation à des choix de traduction faits au cours des siècles.À partir du milieu du IIIe siècle avant J.-C., la communauté juive d’Égypte (de culture hellénistique) traduit le texte en grec. Les scribes décident de traduire le terme hébreu berît (« alliance ») par diathèkè (« testament ») qui a donc une connotation juridique et qui renvoie au contrat passé entre Dieu et les humains. Plus tard, l’interprétation paulinienne de ce terme – conçu comme l’alliance promise à Abraham – est conservée et diathèkè devient, en latin, testamentum.
Comment lire la Bible ? Réponse ici
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Comment est divisé l’Ancien Testament ?
L’Ancien Testament est divisé en trois parties distinctes : la Torah, les livres prophétiques et les Écrits.
La Torah
La Torah, aussi nommée Pentateuque dans sa version grecque, comporte les cinq livres de la Genèse, de l’Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome. La Torah est le texte central du judaïsme et donc le plus important de l’Ancien Testament. Le terme signifiant « instruction », « enseignement », « loi », la Torah représente ainsi l’enseignement que Dieu a transmis aux hommes à travers la figure de Moïse.
La Torah s’ouvre avec le livre de la Genèse qui établit d’abord le Dieu d’Israël comme créateur de l’univers (Gn 1-11). De nombreux récits sont inspirés des mythes mésopotamiens de la création du monde, comme le Déluge ou l’épopée de Gilgamesh. Puis, la Torah relate les origines du peuple d’Israël (Gn 12-Dt 34), dont les membres sont les descendants d’Abraham. Enfin, l’ouvrage se termine par la Loi de Moïse (Ex-Dt), définissant ainsi le cadre religieux et politique du peuple juif.
Les livres prophétiques
Cette partie est également divisée en trois sections :- les premiers prophètes (Josué, Juges, 1-2 Samuel, 1-2 Rois) ;
- les prophètes majeurs, ou antérieurs (Isaïe, Jérémie, Ézéchiel) ;
- et les prophètes mineurs, ou postérieurs (Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahoum, Habaquq, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie).
Ces livres reviennent sur les grands événements de l’histoire du peuple juif et donnent des explications sur les raisons de la prise de leur terre par les armées babyloniennes. Ceci leur permet de rappeler les valeurs d’Israël, déjà présentes dans la Loi mosaïque, qui agit comme rempart contre les invasions (physiques et culturelles).
Les Écrits
La dernière partie du Tanakh rassemble douze livres : les Psaumes, les Proverbes, le livre de Job, les Cinq Rouleaux (Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther), puis les livres de Daniel, d’Esdras et des Chroniques.Pour Jean-Louis Ska, ces textes représentent globalement des méditations sur la Torah. Le livre des Psaumes, par exemple, est un livre de chants liturgiques pouvant être utilisé en toute occasion car chaque sentiment humain y est abordé.
Par qui l’Ancien Testament a-t-il été écrit ?
La tradition a longtemps attribué la rédaction de la Torah à Moïse car, selon le récit, Dieu s’est révélé directement à celui-ci. Toutefois, l’exégèse a démontré que la Bible est le fruit du travail de plusieurs auteurs, tous anonymes, qui ont (ré)interprété les textes en fonction des préoccupations de leur époque. L’Ancien Testament est donc fait de plusieurs « couches rédactionnelles ».Partez à la découverte de la Bible– Les sources
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Dans quel but ?
L’intention des auteurs va néanmoins dans une même direction : celle de forger l’identité d’un peuple unique et uni autour d’une histoire mythique, guidée par la main de Dieu. Il existe plusieurs raisons à cela. D’abord, il est possible qu’en affirmant l’existence de sa propre loi, Israël ait voulu s’imposer comme une véritable nation, à l’instar de ses voisines.Mais surtout, c'est lorsqu’en 722 avant J.-C. Samarie, la capitale du royaume du Nord, est conquise par les Assyriens, qu’une partie du peuple hébreu est contraint à s’exiler en Mésopotamie. D’autres, parmi lesquels des scribes et personnes lettrées, trouvent refuge dans le royaume de Juda, plus au sud, et plus spécifiquement à Jérusalem. De là découlent plusieurs hypothèses : la première considère les exilés responsables de l’écriture de la Torah, car désireux de sauvegarder leur culture bien qu’intégrant certains récits mésopotamiens ; la deuxième attribue aux réfugiés du royaume de Juda la volonté d’unir différentes tribus par la rédaction d’un nouveau récit mythique, celui-ci leur permettant de retrouver de l’espoir et de la force contre l’adversité (et les multiples conquêtes que leur font subir les grands empires environnants).
Comprendre le "retour d’exil ou Jérusalem, ville neuve"
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