Rédiger un testament vous assure que vos biens seront transmis selon vos souhaits, sans laisser le hasard ou la loi décider à votre place. Pourtant, selon une récente enquête de l’Ifop(1), moins de 15 % des Français auraient anticipé ces questions.
Que vous désiriez protéger un proche, soutenir une cause ou clarifier votre succession, ce guide vous accompagne pour comprendre les étapes clé, éviter les erreurs courantes et formuler vos volontés avec sérénité.
Pourquoi faire un testament ?
Rédiger un testament permet de préciser ses volontés pour la période qui suivra son décès. En particulier, en cas d’absence de testament valable, la transmission de votre patrimoine s’exécutera selon les règles de succession définies par la loi sans prendre en compte vos choix personnels.
Les avantages d’un testament sont nombreux :
- organiser la transmission de son patrimoine et en désigner les bénéficiaires de son choix ;
- protéger un conjoint survivant, un concubin ou un partenaire de PACS ;
- favoriser un héritier, notamment en cas de situation spécifique ;
- éviter les conflits ou donner des consignes pour l’exécution de ses volontés ;
- choisir de soutenir une cause qui vous est chère.
En France, toute personne majeure disposant de sa capacité juridique peut faire un testament. Le Code civil pose comme conditions uniquement d’avoir la capacité juridique de gérer ses biens et d’être « sain d’esprit », c’est-à-dire de posséder des capacités mentales permettant un discernement et une volonté suffisamment éclairée.
Notre conseil : vous pouvez accompagner votre testament d'un certificat médical mais ce n’est pas une obligation.
Bon à savoir : une personne majeure placée sous tutelle ne peut rédiger un testament qu’avec l’autorisation du juge des tutelles.
Notre conseil : il est préférable d’anticiper et d’agir avant qu’il ne soit trop tard. De même, ne prévoyez pas l’organisation de vos funérailles dans votre testament : à défaut de contrat d’obsèques, donnez vos instructions plutôt dans une lettre confiée à un proche ou laissée bien en évidence chez soi.
Ecrire soi-même son testament : le testament olographe
Le testament olographe est la forme la plus simple et la plus courante. Établi sous seing privé, il doit répondre conformément aux conditions de l’article 970 du Code civil :
- être entièrement écrit de votre main ;
- daté avec précision (jour, mois, année) ;
- avec votre signature manuscrite.
Bon à savoir : un testament dactylographié n’est pas valable. Pour rédiger, le mieux est d’utiliser de l’encre indélébile et du papier blanc. Si vous écrivez plusieurs pages, numérotez-les et mettez vos initiales sur chacune d’elles. Veillez à éviter les ratures. Enfin, il est utile d’indiquer que ce testament annule toute disposition testamentaire antérieure.
Il est impossible d’écrire un testament à deux, même s’il n’est signé que d’une seule personne. En revanche, rien n’interdit par exemple à des conjoints de faire le même testament si chaque document est rédigé, daté et signé de la main de son auteur.
Notre conseil : soyez le plus concis possible. Si vous voulez détailler vos biens afin de faciliter votre succession, faites-le sur une feuille à part et pas dans le corps de votre testament. Ainsi, celui-ci restera adapté si votre patrimoine évolue, ce qui peut arriver au fil du temps (vente, don, acquisition…).
Faire rédiger son testament par son notaire
Le testament authentique, rédigé par un notaire, représente la solution la plus sécurisée pour organiser sa succession.
Il doit être dicté directement au notaire en présence de deux témoins ou d’un second notaire. Ce professionnel s’assure que vos volontés soient exprimées de façon claire, légale et incontestable.
Bon à savoir : seul un notaire est habilité à écrire sous votre dictée. Les enregistrements audio ou vidéo ne sont pas valables en droit français, ainsi que les documents rédigés par un proche même si vous lui avez dicté devant témoin.
Le recours à cette forme de testament est même obligatoire lorsque le testateur :
- veut reconnaître un enfant naturel par voie testamentaire ;
- décide de retirer à son conjoint les droits d'habitation et d'usage sur le logement conjugal et son mobilier ;
- ne peut pas ou plus écrire ou signer lui-même.
Les règles à connaitre
La rédaction d’un testament doit refléter vos volontés sans ambiguïté pour éviter toute interprétation contradictoire.
Stipuler clairement ses bénéficiaires
La désignation des héritiers doit être explicite : nom, prénom, date de naissance, adresse. Les légataires peuvent être des personnes physiques ou morales (association, fondation…).
Tenir compte des évolutions de situation
De manière générale, le cours de votre vie est amené à changer pour diverses raisons : mariage, divorce, naissance, éloignement familial… Il est donc préférable d’anticiper différentes solutions alternatives en cas de refus ou d’incapacité d’une personne à recevoir son legs (par exemple en cas de prédécès).
Respecter la Quotité disponible
En présence d’enfants, petits-enfants ou à défaut, de conjoint survivant, une part de votre patrimoine leur revient obligatoirement : c’est la « Réserve héréditaire ». Vous ne pouvez disposer que de votre quotité disponible.
Afin de calculer votre quotité disponible, consultez notre article à ce sujet.
Bon à savoir : en dehors de ces héritiers réservataires, aucun autre membre de votre famille ne peut vous réclamer quoi que ce soit de votre succession si vous en avez décidé autrement.
Pourquoi désigner un légataire universel ?
En l’absence d’héritier réservataire, il est essentiel de prévoir un légataire universel dans tous les cas. C’est encore plus nécessaire si vous avez choisi plusieurs bénéficiaires. Afin d’éviter les difficultés d’une indivision, ce légataire universel sera celui qui va administrer votre succession en liaison avec le notaire : payer les dettes, gérer les biens immobiliers en attente d’être vendus… C’est lui qui réalisera aussi les éventuelles missions détaillées dans votre testament comme les legs particuliers.
Bon à savoir : Le Jour du Seigneur peut assumer cette charge et être désigné légataire universel. Ayez l’assurance que toutes vos volontés seront scrupuleusement respectées.
Et après la rédaction ? conservation et sécurité
Une fois votre testament rédigé, placez-le en lieu sûr. Un document perdu ou détruit accidentellement ne sera pas appliqué. Pour éviter ce scénario, la solution la plus fiable consiste à confier l’original de votre testament à un notaire. Ce dernier l’enregistrera au Fichier Central des Dispositions de Dernières Volontés (FCDDV).
Bon à savoir : ce registre national est obligatoirement interrogé pour toutes les successions françaises.
Notre conseil : faire appel à un notaire n’est pas très onéreux. Les différents frais d’enregistrement sont d’environ 150 euros. Si c’est vous qui avez rédigé votre testament, vous pourrez aussi le faire relire par votre notaire, vous garantissant ainsi une succession sereine.
Il est aussi possible de remettre une copie à une personne de confiance, comme Le Jour du Seigneur, en précisant qu’il s’agit d’une photocopie. Cela facilitera les démarches en cas de succession, surtout si vous ne souhaitez pas le déposer chez votre notaire.
La fausse bonne idée : garder son testament dans un coffre à la banque. Pour ouvrir ce coffre lors de la succession, il faudra rechercher les héritiers légaux, ce qui peut entraîner des frais de recherches généalogiques. De plus, ils risquent de contester ce testament s’ils n’en sont pas bénéficiaires.
Peut-on révoquer ou modifier un testament ?
Le testateur est toujours libre de revenir sur ses dispositions, même si celles-ci sont enregistrées chez un notaire. En effet, il est possible à tout moment d’annuler un testament par la simple demande de celui qui l’a rédigé.
Pour mettre à jour vos dispositions, vous pouvez ajouter un codicille ou faire un nouveau testament.
En cas de changement de volonté, les éventuels bénéficiaires ne sont pas prévenus.
Notre conseil : par sûreté et afin d’éviter toute ambiguïté en cas de nouveau testament, précisez bien : « Ce testament révoque toutes dispositions testamentaires antérieures ».
Prenez contact pour un conseil personnalisé
Chaque situation est unique et mérite une écoute attentive. En toute confidentialité, Le Jour du Seigneur vous accompagne dans cette démarche. Pour des informations complémentaires, Le Jour du Seigneur vous propose des formules de testament, adaptées à votre projet, pour vous aider à rédiger vos volontés et préparer votre rendez-vous chez le notaire.
Contactez au 01 44 08 88 89 Visconsine Anglade, notre responsable Philanthropie, pour toute question sur ces sujets.
Son adresse mail est : v.anglade@cfrt.tv