Par Julia Itel - Publié le 06/01/2022
Chaque 2 février, lors de la fête de la Chandeleur, il est d’usage de manger des crêpes. Mais, quelle est l’origine de cette dernière fête du cycle de Noël et que célèbre la Chandeleur ?
C’est devenu aussi le jour des crêpes dont la tradition dit qu’elles étaient faites pour terminer la farine de l’année. Leur forme ronde et de couleur miel rappelle le disque solaire. Aujourd’hui, peut-être en mémoire de ceux qui sautaient par-dessus les feux festifs, le jeu est de faire sauter les crêpes. Le 2 février, à vos poêles !
Dans la Rome antique, en février, il était aussi coutume de célébrer la festa candelarum, la fête des chandelles. En effet, après avoir fêté le solstice d’hiver en décembre avec la fête du Sol Invictus (qui est ensuite devenu Noël, lorsque le christianisme est devenu dominant dans l’Empire romain), la fête des chandelles célèbre le retour des jours plus cléments.
Pendant ce jour de fête populaire, on pouvait voir des processions de torches dans les rues romaines. Les participants célébraient ainsi la fin de l’hiver. Leurs flambeaux allumés rappelaient celui de Cérès, la déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité, partie chercher sa fille Proserpine (Perséphone en Grèce), enlevée par le roi des Enfers, Pluton. De tristesse et d’indignation, le mythe raconte que Cérès aurait arrêté de s’occuper des cultures terrestres. Après avoir conclu un pacte avec Pluton, Cérès a ensuite pu récupérer sa fille, devenue Reine des Enfers mais aussi déesse du printemps, six mois de l’année, à la belle saison.
Le flambeau de Cérès, et donc de la festa candelarum, rappelle, d’abord, la victoire de la lumière sur les ténèbres et que le mois de février est un mois de transition, annonçant le retour du printemps.
Entre les IVe et Ve siècles, alors que le christianisme devient la religion officielle de l’Empire romain, l’Église est traversée par de fortes controverses (c'est l’époque des premières hérésies de l’Occident chrétien) et par une volonté marquée de christianiser un certain nombre de rites païens. C'est le cas, notamment, de la fête de Noël qui a remplacé le culte du Sol Invictus.
A la fin du Ve siècle, le pape Gélase 1er décide de christianiser la fête des chandelles païenne et organise des processions aux chandelles, revisitées dans une symbolique chrétienne. Il se saisit ainsi du symbole de la lumière et décrète le 2 février fête de la Présentation de Jésus au Temple car il est « la lumière du monde » (Jean 8.12-59). Cela représente la clôture d’un cycle de quarante jours après Noël qui s’inscrit dans une tradition juive : « Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur » (Luc 2,22).
La Présentation de Jésus au Temple est relatée dans l’Évangile selon Luc (2, 30-38). Comme cité précédemment, Marie et Joseph respectent la loi de Moïse – bien que la loi juive n’exige que la purification des femmes quarante jours après avoir donné naissance (Lévitique 12) – et amènent Jésus au Temple, à Jérusalem. Les parents des garçons premiers-nés devaient, dans la tradition juive, présenter leur fils à Dieu comme offrande et racheter celui-ci, en mémoire du passage de l’Ancien Testament, lorsque Dieu a épargné les premiers-nés du peuple hébreu au moment des dix plaies d’Égypte.
Au Temple réside le prophète Siméon (écrit aussi Syméon) qui, tenant dans ses bras l’Enfant, reconnaît que Dieu a accompli sa promesse et acclame « Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël ton peuple » (cantique de Siméon, dit aussi Nunc dimittis). La prophétesse Anne est également présente et prophétise que Jésus délivrera son peuple.
Par la présence des deux prophètes, Luc est soucieux de montrer que Jésus est reconnu par eux et que son message sera glorifié et s’adressera à tous les peuples.
Découvrez qui est Saint Siméon
La fête de la Chandeleur est célébrée depuis, au moins, le IVe siècle, c'est-à-dire au même moment que l’instauration de la fête de la Nativité. Dans son livre Peregrinatio Aetheriae (381-384), la pèlerine Egérie décrit des festivités ayant lieu à Jérusalem quarante jours après l’Épiphanie. La naissance de Jésus était alors célébrée le 6 janvier en Orient.
Dans l’Occident chrétien, la fête de la Noël est fixée au 25 décembre depuis environ le IVe siècle, comme cela est mentionné dans le Chronographe de 354. Quarante jours après correspond au 2 février. On sait également que l’Empereur Justinien a institué la fête de l’Hypapante (qui signifie « rencontre » et qui est le nom de la fête orthodoxe) le 2 février 521 à Constantinople.
Le jour de la Chandeleur est celui où l’on bénit les cierges, de la même manière que Jésus est la lumière du monde et qu’il nous éclaire par son message universel.
Il était coutume de ramener des cierges bénis à l’église, dans sa maison, afin de purifier et protéger leur foyer et de porter chance pour les mois à venir.
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• À la Chandeleur, l’Abbaye Saint Victor de Marseille et sa crypte
• La Présentation au Temple
• Saint Siméon (1er siècle)
Chaque 2 février, lors de la fête de la Chandeleur, il est d’usage de manger des crêpes. Mais, quelle est l’origine de cette dernière fête du cycle de Noël et que célèbre la Chandeleur ?
Qu’est-ce que la Chandeleur ?
La Chandeleur est une fête religieuse chrétienne, qui correspond à la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, lorsque le prophète Siméon reconnaît que Jésus est « la lumière qui se révèle aux nations ». Elle est fêtée le 2 février, soit quarante jours après Noël. La fête de la Chandeleur tire son nom des chandelles, dont l’origine provient d’une fête païenne – la festa candelarum – christianisée probablement à partir du IVe siècle.C’est devenu aussi le jour des crêpes dont la tradition dit qu’elles étaient faites pour terminer la farine de l’année. Leur forme ronde et de couleur miel rappelle le disque solaire. Aujourd’hui, peut-être en mémoire de ceux qui sautaient par-dessus les feux festifs, le jeu est de faire sauter les crêpes. Le 2 février, à vos poêles !
Les origines de la fête de la Chandeleur
Les Lupercales
En février, au cœur de l’hiver et au début d’un nouveau cycle lunaire, la nature montre des signes de renaissance. A cette période, du 13 au 15 février, les Romains fêtaient les Lupercales en l’honneur de Faunus (connu en Grèce sous le nom de Pan), dieu de la fertilité et protecteur des troupeaux. Au-delà des orgies dont ces fêtes étaient parfois l’occasion, elles avaient une visée purificatrice. Les paysans se promenaient alors torches (ou brandons) en main, dans leurs champs, afin de les purifier et s’assurer de bonnes récoltes.
La fête des chandelles
Dans la Rome antique, en février, il était aussi coutume de célébrer la festa candelarum, la fête des chandelles. En effet, après avoir fêté le solstice d’hiver en décembre avec la fête du Sol Invictus (qui est ensuite devenu Noël, lorsque le christianisme est devenu dominant dans l’Empire romain), la fête des chandelles célèbre le retour des jours plus cléments.Pendant ce jour de fête populaire, on pouvait voir des processions de torches dans les rues romaines. Les participants célébraient ainsi la fin de l’hiver. Leurs flambeaux allumés rappelaient celui de Cérès, la déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité, partie chercher sa fille Proserpine (Perséphone en Grèce), enlevée par le roi des Enfers, Pluton. De tristesse et d’indignation, le mythe raconte que Cérès aurait arrêté de s’occuper des cultures terrestres. Après avoir conclu un pacte avec Pluton, Cérès a ensuite pu récupérer sa fille, devenue Reine des Enfers mais aussi déesse du printemps, six mois de l’année, à la belle saison.
Le flambeau de Cérès, et donc de la festa candelarum, rappelle, d’abord, la victoire de la lumière sur les ténèbres et que le mois de février est un mois de transition, annonçant le retour du printemps.
La Présentation de Jésus au Temple
Entre les IVe et Ve siècles, alors que le christianisme devient la religion officielle de l’Empire romain, l’Église est traversée par de fortes controverses (c'est l’époque des premières hérésies de l’Occident chrétien) et par une volonté marquée de christianiser un certain nombre de rites païens. C'est le cas, notamment, de la fête de Noël qui a remplacé le culte du Sol Invictus.Pour voir cette vidéo pour devez activer Javascript et éventuellement utiliser un navigateur web qui supporte la balise video HTML5
A la fin du Ve siècle, le pape Gélase 1er décide de christianiser la fête des chandelles païenne et organise des processions aux chandelles, revisitées dans une symbolique chrétienne. Il se saisit ainsi du symbole de la lumière et décrète le 2 février fête de la Présentation de Jésus au Temple car il est « la lumière du monde » (Jean 8.12-59). Cela représente la clôture d’un cycle de quarante jours après Noël qui s’inscrit dans une tradition juive : « Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur » (Luc 2,22).
La Présentation de Jésus au Temple dans la Bible
La Présentation de Jésus au Temple est relatée dans l’Évangile selon Luc (2, 30-38). Comme cité précédemment, Marie et Joseph respectent la loi de Moïse – bien que la loi juive n’exige que la purification des femmes quarante jours après avoir donné naissance (Lévitique 12) – et amènent Jésus au Temple, à Jérusalem. Les parents des garçons premiers-nés devaient, dans la tradition juive, présenter leur fils à Dieu comme offrande et racheter celui-ci, en mémoire du passage de l’Ancien Testament, lorsque Dieu a épargné les premiers-nés du peuple hébreu au moment des dix plaies d’Égypte.Au Temple réside le prophète Siméon (écrit aussi Syméon) qui, tenant dans ses bras l’Enfant, reconnaît que Dieu a accompli sa promesse et acclame « Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples : lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël ton peuple » (cantique de Siméon, dit aussi Nunc dimittis). La prophétesse Anne est également présente et prophétise que Jésus délivrera son peuple.
Par la présence des deux prophètes, Luc est soucieux de montrer que Jésus est reconnu par eux et que son message sera glorifié et s’adressera à tous les peuples.
Découvrez qui est Saint Siméon
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Pourquoi fête-t-on la Chandeleur le 2 février ?
La fête de la Chandeleur est célébrée depuis, au moins, le IVe siècle, c'est-à-dire au même moment que l’instauration de la fête de la Nativité. Dans son livre Peregrinatio Aetheriae (381-384), la pèlerine Egérie décrit des festivités ayant lieu à Jérusalem quarante jours après l’Épiphanie. La naissance de Jésus était alors célébrée le 6 janvier en Orient.Dans l’Occident chrétien, la fête de la Noël est fixée au 25 décembre depuis environ le IVe siècle, comme cela est mentionné dans le Chronographe de 354. Quarante jours après correspond au 2 février. On sait également que l’Empereur Justinien a institué la fête de l’Hypapante (qui signifie « rencontre » et qui est le nom de la fête orthodoxe) le 2 février 521 à Constantinople.
La signification de la Chandeleur pour les chrétiens
Le jour de la Chandeleur est celui où l’on bénit les cierges, de la même manière que Jésus est la lumière du monde et qu’il nous éclaire par son message universel.Il était coutume de ramener des cierges bénis à l’église, dans sa maison, afin de purifier et protéger leur foyer et de porter chance pour les mois à venir.
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• À la Chandeleur, l’Abbaye Saint Victor de Marseille et sa crypte
• La Présentation au Temple
• Saint Siméon (1er siècle)